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Togo, Coopération /Défense : La France livre des hélicoptères Gazelle SA 341 à plus de 13 milliards FCFA au régime de Faure Gnassingbé

Le projet de vente des hélicoptères Gazelle au régime autocratique cinquantenaire au Togo par la France avait soulevé une polémique il y a deux ans. Plusieurs journaux en avaient fait écho et attiraient l’attention de l’usage que le pouvoir de Lomé, souvent accusé de violations massives des droits de l’homme, pourrait faire de ces aéronefs. On pensait ce projet mis au placard. Que non !

Selon les révélations de nos confrères d’Africa Intelligence en date du 17 avril 2020, le Togo de Faure Gnassingbé a reçu ses premiers hélicoptères Gazelle en novembre 2019. « Secaro, spécialisé dans la modernisation d’appareils issus des stocks de l’armée française, ne livrera finalement que trois des cinq appareils commandés en 2016 par le Togo. Au terme de nombreux rebondissements, les hélicoptères militaires SA 341 Gazelle commandés en 2016 par le Togo prennent finalement leur envol. Mais le président Faure Gnassingbé, impatient de voir ces machines issues du surplus de l’Aviation légère de l’armée de terre (ALAT) française entrer en service au sein de sa garde présidentielle, a dû revoir ses ambitions à la baisse », écrit le journal sous le titre : « La garde présidentielle de Gnassingbé ne recevra pas tous ses hélicoptères Gazelle », avant de mettre en relief la question du coût en ces termes : « Selon nos informations, le Togo, qui a reçu deux premiers appareils en novembre, n’en commandera finalement que trois au total, sur les cinq appareils souhaités au moment de l’achat, en 2016. Une question de budget ; avant tout : la licence d’exportation accordée en 2016 par le gouvernement français estimait ce contrat à 30, 5 millions d’euros, au lieu de la vingtaine de millions d’euros initialement évoquée».

Tensions et bisbilles autour du contrat

Les révélations d’Africa Intelligence ne s’arrêtent pas là. Le journal évoque non seulement les tensions et bisbilles autour de l’exécution du contrat, mais aussi de potentielles irrégularités qui ont nécessité des vérifications poussées avant la livraison. « L’exécution du contrat a aussi souffert de tensions autour de Secaro, la PME française chargée de moderniser les appareils et de les équiper (canon de 20 mn, boule optronique L3Harris Wescam, etc.). Anciennement dénommée AEROTEC Group, la firme fondée en 1992 par Raoul Rossini et basée sur l’aérodrome de Chabeuil-Valence a été reprise en 2017, après son placement en liquidation judiciaire, par le groupe Secamic, un négociant de pièces de rechange et équipements aéronautiques militaires. La transition entre l’ancienne et la nouvelle direction ne s’est pas passée en douceur et le nouveau propriétaire a remanié une partie des équipes. Par ailleurs, la Direction générale de l’armement (DGA) française, alertée sur de potentielles irrégularités entachant le contrat togolais, a procédé à des vérifications poussées juste avant la livraison des deux».

Un pays pauvre débloque plus de 13 milliards pour acquérir trois hélicoptères

Sous le joug d’une dictature civilo-militaire incarnée par une seule famille depuis plus de 54 ans, le Togo est l’un des pays les plus pauvres et très endettés de l’Afrique de l’Ouest. La crise sanitaire liée au COVID-19 a révélé au monde entier l’état désastreux des infrastructures sanitaires. Il n’existe aucun hôpital digne de ce nom dans le pays. Les populations très pauvres frappées de plein fouet par la crise du COVID-19 reçoivent 6000 F (15 euros) toutes les deux semaines. Le régime cinquantenaire qui tient son pouvoir d’une armée clanique ne cesse d’investir dans l’achat du matériel de répression. La France, principal soutien de ce régime autocratique depuis 54 ans, ne cesse de mettre à disposition conseillers militaires et matériels de répression.

En déboursant plus de 13 milliards pour acquérir des hélicoptères pour sa garde présidentielle, Faure Gnassingbé, parvenu au pouvoir en 2005 à la suite d’un coup d’Etat constitutionnel sur fond d’un massacre de plus d’un millier de ses concitoyens, ne pense qu’à la sécurisation de son trône. Depuis 15 ans, son règne oscille entre répression féroce, brutale, élections frauduleuses et traque des opposants moins dociles.

La France en livrant les deux premiers hélicoptères Gazelle au régime despotique de Faure Gnassingbé dont l’un est souvent utilisé pour surveiller les manifestants de l’opposition, vient de prouver une fois de plus au monde entier son soutien indéfectible à un pouvoir réfractaire à toute idée démocratique. L’ancienne colonie a d’ailleurs réussi ces derniers temps à faire suspendre par la HAAC trois journaux qui ont révélé les dessous de ses combines et manœuvres au Togo. Les fameux hélicoptères Gazelle SA 341 livrés à la garde présidentielle de Faure Gnassingbé, et donc à une garde prétorienne, serviront à réprimer les manifestants si les circonstances l’exigent, tout comme c’est le cas actuellement du GILAT (Groupe d’Intervention Leger Anti Terroriste) basé à l’aéroport de Lomé dont certains éléments interviennent dans la répression et la traque des leaders de l’opposition.

Source : L’Alternative (https://presse-alternative.info)

 

 

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