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Peinture/Portrait de Caroline Guèye : La réincarnation de Paul Ayhi

Caroline Guèye a la peinture à fleur de peau. C'est dans un salon feutré d'un grand hôtel de Lomé que Caroline Ahyi Gueye, artiste plasticienne, et astrophysicienne de formation, a donné rendez-vous à ses interlocuteurs. Tous des journalistes impatients de découvrir le talent de celle dont tout le monde parle dans le monde des arts. Elle est présentée comme une valeur sûre de l'art africain.

Sourire naturel et regard innocent, Caroline Ahyi Gueye ne fait ni son âge, 32 ans, ni sa réputation, ingénieur astrophysicienne et artiste de renom. Mais celle qui était assise en face de nous, était bel et bien la Caroline Ahyi Gueye en personne. La petite fille du célèbre artiste plasticien togolais, Paul Ahyi ou le « Picasso africain », comme certains aiment l'appeler. Dans la famille, Caroline, la Franco-Togolo-Sénégalaise est la seule à vraiment hériter des gênes de créateur de « Grand papa » Ahyi. « J'avais toujours aimé l'art depuis toute petite. Sur les murs de ma chambre, j'avais demandé si je pouvais dessiner et maman m'a donné la permission », confie-t-elle sourire aux lèvres.

Et paradoxalement, son grand père Paul Ahyi qui vient d'avoir un musée à son nom à Lomé, lui conseille de se consacrer

à son autre passion, les sciences physiques. « Après le BAC, j’hésitais entre aller dans une école d’art ou faire des études en physique, parce que j’adorais les deux. Mon grand-père m’a dit d’aller étudier la physique », confesse-t-elle, des larmes pleins les yeux en pensant au vieil homme mort en 2010.

L'auteur du drapeau togolais lui aurait néanmoins aussi conseillé de ne jamais oublié son pinceau et sa passion. Le retour aux premiers amours Celle dont on retrouve dans les travaux, beaucoup de géométries, beaucoup de formes et de couleur pastel réussi brillamment ses études et se lance dans une carrière prometteuse d'ingénieur en physique atmosphérique (radioprotection et sûreté nucléaire). Mais ce ne sera pas pour longtemps.

« Je suis revenue à l'art parce que j'ai rencontré à New-York une galeriste à qui j'ai montré mes travaux et elle les a pris pour sa galerie. La passion était un peu plus forte et je n'avais plus le temps de faire les deux », avoue-t-elle un tantinet nostalgique.

Elle démissionne donc de son boulot et se consacre corps et âme à son art. Un art influencé par les sciences de l'espace et l'actualité au quotidien, même si elle refuse de se définir comme une artiste « engagée » politiquement.

« Je ne me définis pas comme une artiste engagée en fait. Mais je m'inspire parfois de l'actualité et il y a des choses qui me touchent », se défend-elle.

Et pourtant, elle n'a pas hésité à mettre son art au service des plus faibles à travers le monde et sur plusieurs questions d'actualité. Certains de ses tableaux prennent position en faveur des jeunes filles de Chibok, kidnappées par des islamistes de Boko Haram, d'autres expriment de la peine pour les victimes de la catastrophe nucléaire de Fukushima, et d'autres encore s'attaquent au pillage des côtes africaines par des multinationales. C'est le cas de ''Sos Podpa''.

Certains de ces œuvres ornent les murs de l'aéroport international de Dakar, de la BCEAO et les maisons de plusieurs collectionneurs d'art.

Le Retour aux sources ancestrales Après avoir vécu au Sénégal, en France et en Chine, Caroline Gueye brûle d'envie de découvrir le pays de sa mère et d'aller à la rencontre du Togo de ses aïeux.

« Je suis née au Sénégal, j'ai grandi à Dakar. C'est mon premier voyage ici au Togo. J'ai le sang togolais qui coule dans mes veines, j'estime que c'est mon pays même si je n'ai pas encore le passeport. Il me faut le passeport togolais. J'ai découvert Lomé qui est une ville fabuleuse et tellement jolie. J'aimerai tellement pouvoir montrer mon travail à mes compatriotes ici au pays », confie-t-elle au cours de l'entretien qu'elle a accordé à AfreePress et à trois autres médias, avant de promettre de revenir exposer son travail à Lomé.

Une exposition, qui dit-elle, sera placée sous le thème :« Art et sciences ». L’artiste plasticienne Caroline Guèye a un rêve, celui de faire honneur au nom de son grand père en marchant dans ses pas même si elle reconnaît que le chemin sera long et pénible. Ce sera par le travail que ce pari va être gagné, clame-t-elle. E

ça tombe bien, ''Vaincre'', c'est l'un des tableaux que Paul Ahyi a offert à sa petite fille avant de quitter le monde des vivants et Caroline, après des années de questionnement a fini par comprendre le message subliminal contenu dans cette œuvre.

Elle a compris qu'il lui demandait de travailler pour vaincre et c'est ce qu'elle a décidé de faire... et c'est ce qu'elle fait.

A.Y.

 

 

Peinture/Portrait de Caroline Guèye : La réincarnation de Paul Ayhi